• Rama et les crocodiles...

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    J’adore <st1:personname productid="la mentalité UMP" w:st="on">la mentalité UMP</st1:personname>… Non, vraiment, je regrette de jour en jour de ne pas être né d’un œuf de crocodile.

    De ce côté-là de l’échiquier politique, où ne figurent qu’un roi et une multitude de pions, on fait des gorges chaudes de l’autre bord qui multiplie les reines dans un combat interne où l’on risque fort de se mettre tout seul échec et mat. On rit, on moque, on se gausse du PS empêtré dans ses tendances et ses crises d’éternel parti adolescent.

    Et chez Maître Sarko, ne voit-on pas ce qui se passe dans ses propres rangs ? 

    Ne se rend-on pas compte qu’on ressuscite le culte de la personnalité et que quiconque y manque ne serait-ce qu’un instant risque l’opprobre, le rejet, le renvoi, presque l’effacement des photos officielles comme dans la bonne vieille Union Soviétique ?

    L’exemple le plus récent ? Rama Yade.

    Sarkozette de choc pendant un an, ardente participante avec Rachida et la Kosciusko au tiercé de tête des groupies enflammées, elle prend à cœur son rôle de secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme. Jusqu’à dire quelques bêtises et à bousculer la sacrosainte diplomatie qui, surtout en Chine ou en Lybie, n’a que faire de ces fadaises pour gauchiste et babas cool soixante-huitards, les fameux Droits de l’Homme.

    Femme, Noire, jeune, elle incarnerait à elle seule l’ouverture si elle était issue de <st1:personname productid="la gauche. A" w:st="on">la gauche.  A</st1:personname> tous les titres juste énoncés elle avait décroché un tout nouveau maroquin, ou plutôt sous-maroquin inventé par le rallié de la gauche, le « french doctor » Kouchner. Socialiste frustré et humilié par son parti, on aurait pu penser qu’il avait négocié un droit d’être soi-même avant de rejoindre la droite la plus réactionnaire depuis l’avant de Gaulle.

    C’était compter sans l’omni-potentat élyséen. En deux coups les gros, comme dirait mon père, le généreux distributeur de riz aux affamés, repêcheurs de Vietnamiens à la dérive, le donneur de leçons humanitaires cathodiques est devenu l’un des porte-flingues de son patron.

    J’ai cru rêver en l’entendant expliquer, avec autant de persuasion qu’autrefois il pourfendait les dictatures, que les Droits de l’Homme entraient en contradiction avec la conduite de l’Etat. Quoi, comment, pardon ? Qui a dit cela ? Pinochet ? Non ! Hu Jintao ? Pas davantage ! Poutine ? Eh non, pas plus… C’est bien notre Bernard Kouchner…

    Il a donc vendu son âme, le cher Nanard. Le petit Faust a tant besoin de donner des gages qu’il accepte de flinguer cette petite nana ambitieuse qui ne fait pas si mal le travail bancal qu’on lui a confié. Le coup de couteau dans le dos… Avec ce qu’il convient d’ignominie, il ajoute que son idée de départ, celle de créer ce secrétariat d’Etat, était mauvaise et que l’attaque ne vise pas la secrétaire d’Etat elle-même. Il a vite appris, le généreux sauveur de vies en péril, au contact de son nouveau mentor. La saloperie ne met pas longtemps à gagner les âmes et les cœurs quand le pouvoir est en jeu. Sarko dit : j’ai besoin qu’on flingue Yade, j’ai besoin que ce soit Kouchner. Le Kouchner en question, qui en a par-dessus le sac de riz qu’on voit plus souvent la jeune femme que lui, ne se le fait pas dire deux fois et flingue.

    Et sans s’en rendre compte il perd tout : le respect que certains à gauche dont j’étais lui accordaient encore, et celui de la droite qui sait désormais qu’il n’est plus qu’un porte-voix du mari de Carla.

    J’en viens à la trouver sympathique, cette Rama Yade. Jusqu’aujourd’hui je la trouvais jolie et intelligente mais je détestais ses prises de paroles, elle en faisait trop en glorifiant systématiquement ce Dieu  des Hauts-de-Seine qui l'avait faite ce qu'elle croyait encore être.… Désormais, alors qu’elle va se faire jeter pour avoir cru que son secrétariat d’Etat existait, elle va comprendre dans quel marigot elle a mis les pieds.

    Peut-être devrait-elle aller prendre quelques vacances près d’un vrai marigot africain, en compagnie de réels reptiles à sang froid qui ne tentent pas de se faire passer pour des mammifères capables d’émotion. Peut-être devrait-elle pour un temps retrouver ses racines et écouter les histoires que racontent encore quelques griots. Des histoires de coureurs de savanes échappant in extremis aux démons qui en veulent à leur âme.

     


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